Un décor tout droit sorti d’un roman de Jules Verne et de ses « voyages extraordinaires », avec en toile de fond une planisphère et une scène encombrée de valises et de malles d’un autre âge, d’où émerge la face lunaire d’un clown habillé comme un pionnier de l’aviation. C’est William le pilote qui cherche désespérément Émile son comparse, lequel émerge brusquement du paquet de linges censé envelopper la momie qu’il croyait avoir ramenée d’Égypte.

Le ton est donné, entre le jeu loufoque de nos deux explorateurs qui racontent leurs aventures aux quatre coins du monde et la découverte des créatures qu’ils y ont rencontrées. Des créatures imaginaires surgies de leurs bagages sous la forme de marionnettes qui prennent vie sous les yeux ébahis des enfants, librement inspirées d’animaux rares comme le lamantin ou l’ornithorynque, voire d’un énorme cobra ou d’une libellule géante, et en guise de végétal exotique une fleur carnivore aux faux airs de cantatrice. Et si leurs voix sont contrefaites, la musique aussi avec des instruments méconnus comme cette cornemuse chinoise qu’utilise notre charmeur de serpent, sans oublier les bruitages comme cet avion que William fait semblant de piloter à la façon même des enfants.

Une « expédition au poil » donc, pleine de surprises et d’humour, et un spectacle où l’imaginaire n’est pas si loin du réel, pour le plus grand plaisir des enfants comme des enseignantes, avec ces deux représentations qui ont rassemblé les deux écoles et les ateliers organisés autour de ce spectacle avec les animatrices des SHE, où les enfants ont montré qu’ils n’avaient rien à envier aux artistes en termes d’imagination et de créativité :

– En amont avec des élèves de cycle 1 qui ont pu suivre les différentes étapes de la création d’un monstre avec initiation à la gravure en dessinant sa silhouette sur une petite plaque de lino et en laissant le soin aux adultes de manipuler la gouge avant de passer à l’impression elle-même. Ensuite les enfants devaient trouver un nom pour chaque monstre et écrire leur histoire. Les monstres ainsi réalisés ont été exposés le jour du spectacle.

– En aval avec des élèves de cycle 2 ou 3 pour qui il s’agissait plutôt de travailler autour du sujet de l’expédition en créant une carte postale adressée à chaque monstre avec les visuels créés au cours des premiers ateliers. Ils devaient imaginer quelles aventures ces monstres avaient pu vivre en se référant au spectacle auquel ils avaient assisté, et ils ont montré au cours de la restitution qu’ils interagissaient parfaitement avec les enfants du premier groupe.